Agnès Varda à l'émission "Eclektik" de France Inter 08/01/12


J’allais partir et elle a dit : « Julia va nous prendre en photo ! » Julia, c’est l’assistante d’Agnès V. On avait fini de causer et on avait bu du thé. Là, on est dans son atelier, rue Daguerre à Paris.

Un jour, en lisant une interview d’elle, Agnès Varda, j’avais recopié la phrase suivante : « je ne fais pas peur aux autres et j’obtiens beaucoup pare que j’ai l’air d’une petite dame tranquille et rigolote. Dieu sait pourtant, si je suis brusque et déterminée. »

"Agnès de ci, de là Varda", c’est le titre d’une série de cinq films édités en DVD. Des films comme les épisodes d’un voyage autour du monde avec des rencontres pour escales.

Des artistes contemporains, des pêcheurs, des cinéastes, une vendeuse de riz au lait à l’entrée d’un marché mexicain.

Agnès Varda les regarde. Agnès Varda les écoute. Et cette façon qu’elle a de dire… comme si chaque rencontre était une aventure.

En ce moment même et jusqu’au 22 Avril se tient une exposition au musée Paul Valéry, à Sète. Cette exposition, c’est la sienne et elle l’a intitulée « Y a pas que la mer ». Sur le catalogue on voit son visage, entourée par des centaines de patates.

Je suis entrée dans ses bureaux, au rez – de - chaussée d’une maison de la rue Daguerre, Paris XIV°. Je suis tombée sur Rosalie, sa fille, ses collaborateurs, qui doivent avoir la trentaine ou à peu près, et puis elle, Varda Agnès, de dos, occupée qu’elle était à taper sur le clavier d’un ordinateur.


Rébecca Manzoni






Agnès Varda
83 ans - Photographe, réalisatrice, scénariste, monteuse et plasticienne

Agnès Varda, née en Belgique d’un père grec et d’une mère française, grandit à Sète dans l’Hérault. Pendant dix ans elle est photographe au Théâtre National Populaire, dirigé par Jean Vilar, où elle rencontre son compagnon, le réalisateur Jacques Demy (1958). Elle se lance ensuite dans la réalisation sans aucune formation et tourne en 1954, son premier long métrage, La Pointe courte, annonciateur de la Nouvelle vague. Dès ses débuts, Agnès Varda passe du court au long métrage, du documentaire à la fiction. Le film Sans toi ni loi (1985) la consacre auprès du public et lui permet d’obtenir le prix Méliès et le Lion d’or à Venise. En hommage à Jacques Demy, mort en 1990, elle réalise trois films : une fiction, Jacquot de Nantes (1990), et deux documentaires, Les Demoiselles ont eu 25 ans (1992) et L’univers de Jacques Demy (1995). Avec une caméra numérique, elle réalise le documentaire Les Glaneurs et la glaneuse (1999), succès du public et des critiques. En 2001, elle reçoit un prix pour l’ensemble de son œuvre aux Césars du Cinéma Français. En 2009, l’autoportrait Les Plages d’Agnès lui vaut le César du meilleur documentaire. En 2006, elle expose à la Fondation Cartier sur le thème de l’île de Noirmoutier, elle y rassemble des textes, des photographies et une dizaine d’installations vidéo sous le titre L’Île et Elle. Lors de la Xème Biennale d’Art contemporain de Lyon (2009-2010) elle présente Les cabanes d’Agnès. Elle aime se définir comme une « Vieille cinéaste et jeune plasticienne ».



Filmographie sélective

Longs métrages :

* 1954 : La Pointe courte
* 1961 : Cléo de 5 à 7
* 1965 : Le Bonheur
* 1966 : Les Créatures
* 1977 : L’Une chante, l’autre pas
* 1985 : Sans toit ni loi
* 1987 : Jane B. par Agnès V.
* 1991 : Jacquot de Nantes



Documentaires :

* 1958 : L’Opéra mouffe
* 1958 : Du côté de la côte
* 1968 : Black Panthers
* 1975 : Daguerréotypes
* 1992 : Les Demoiselles ont eu 25 ans
* 1995 : L’univers de Jacques Demy
* 2000 : Les Glaneurs et la Glaneuse
* 2008 : Les Plages d’Agnès
* 2011 : Agnès de ci de là Varda



Distinctions :

* 2009 : prix Henri-Langlois d’honneur pour l’ensemble de sa carrière à l’occasion des Rencontres internationales du cinéma de patrimoine et de films restaurés de Vincennes
* 2009 : commandeur de la Légion d’honneur

* 2010 : docteur honoris causa de l’Université de Liège

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