Jour 18, panique au dancing

Effectivement, nous n'avons pas utilisé le mot de la mort jusqu'à présent. Et depuis que l'on est là il y a eu deux décès.

La mort. Selon les langues et comment on l'utilise, c'est masculin ou feminin. Et selon les cultures, c'est une femme ou un homme. Il semblerait que ce mot ait un peu des problèmes d'identité.

Personnellement j'ai un attachement particulier au personnage. Mon préféré est celui dans les livres de Terry Pratchett. C'est un personnage austère et attendrissant, qui s'exprime avec une voix sombre, un peu caverneuse, et EN LETTRES CAPITALES. Dans Soul Music, La mort a une crise existencielle et décide de prendre "des vacances". Du coup c'est sa petite fille qui se retrouve à devoir le remplacer. C'est pas simple pour elle parce qu'elle ne fait vraiment pas peur, et les gens commencent donc à lui refuser de mourir.



La faux (La mort faucheuse) c'est apparement d'origine italienne. Ce qui me fait penser que cet été, après avoir passé l'été à couper l'herbe sous les oliviers en italie, à tuer les sauterelles, grillons, scorpions et autres insectes, je me suis dessinée en mort moderne. On peut me reconnaître sur le dessin grâce à mes tongues.




Pour en revenir à la mort, je l'imagine également sur une petite barque qui vient chercher le mort pour l'emmener de l'autre côté. Ce qui me fait aussi penser à une performance de James Lee Byars, The Poet of the Gondola. Une performance qu'il a réalisé à venise pour la 42ème biennale d'art. De ce qu'on m'a dit, il amenait les gens du monde de l'art tous les matins à la biennale sur une gondole.


James Lee Byars, The Poet of the Gondola

En tout cas, à mon avis, si on en a pas utilisé le mot mort jusqu'à présent, c'est que la mort, c'est pas le propre de la vieillesse. On l'associe avec mais on meurt bien à tous les âges. Il y a cette idée reçue que lorsqu'on est vieux on a plus rien à vivre, donc on est déjà un peu mort, mais c'est assez absurde. Quand on pense de cette façon, c'est qu'on a utilisé un paquet d'excuses dans sa vie pour jamais vivre pleinement. L'école, les études, la famille, le travail, les enfants, les petits enfants et donc aussi la vieillesse.

Pour finir, quelques images qui m'ont plus de La mort. J'ai toujours aimé les danses macabres.


Danse macabre de Eustace Hyacinthe LANGLOIS(1777-1837)(cette image me fait penser au Corpse Bride de Tim Burton)


Death playing chess (La mort jouant aux échecs), Albertus Pictor (1440-1507). Täby kyrka, Diocese de Stockholm
et celle-ci a un côté Michel Journiac...

Michel Journiac, «Jeu d'échec de l'art et de la mort», 1993, Crâne or avec damier, Courtesy Patricia Dorfmann Gallery




Extrait de la danse macabre des femmes de Martial, Maitre Philippe de Gueldre, Auvergne (j'adore les vers qui sortent du squelette)


Extrait de la danse macabre de Saen Sans (1600 environ)

Rien à voir avec la mort mais je remarques en lisant Sophie qu'on a plus aucune notion du temps. Ça fait 18 jours que nous sommes là et non 15. Et le plus drôle c'est que hier elle avait une expo perso à Forbach et elle a faillis oublié d'aller à son vernissage. On est particulièrement hors du temps ici. Pourtant le personel fait tout pour que ce soit pas le cas. C'est important pour les résidents qui déjà ont des problèmes de repères dans le temps d'en avoir au moins un peu moins avec la vie à l'extérieur.

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