Jour 24, le livre des morts

Hier soir entre 21h et 23h, une femme est morte. L'âme de son amie partie peu de temps avant elle l'attendait depuis quelques jours dans le salon de l'attente. Elles vont pouvoir se retrouver.
Elle peut enfin se lever et marcher, son pas fait le bruit de claquettes comme si elle les avaient encore aux pieds.

Nous avons rencontrées les veilleuses au moment où elles ont trouvé son corps.

Elles vont la laver et la préparer pour demain. Ça va prendre 3/4 d'heure environs.

Dans la tradition tibétaine, il faut 49 jours pour que l'esprit parte. Il déambule dans le Bardo avant de partir. Le livre des morts est là pour l'accompagner dans ce passage. Les morts sont sensibles au son. Pendant 49 jours, on lui lira donc le Bardo Thödol, le livre des morts.

Le premier geste consiste à le placer sur son côté droit, la position du Bouddha à sa mort. Puis on le rassure sur ce qui est entrain de lui arriver. On lui explique pas à pas les sensations qu'il ressent, qu'il est secoué par tout ce qui l'entoure, qu'il ne doit pas avoir peur et qu'il n'a pas besoin de résister. L'heure de la mort est arrivée. Laisses ton âme se remplir d'une compassion et se reposer en paix. Reposes dans la vastité et la luminosité de l'esprit lui-même. Le corps se désintègre comme les 5 éléments qui se fondent les uns dans les autres. Le corps se fond avec eux et l'on devient un avec ce qui nous entoure. Il n'y a pas de sombre, il n'y a que lumière.

Ici un documentaire qui en parle plus en détails:



Le Bardo Thödol, le livre tibétain des morts.
Le nom de l’ouvrage, ou plutôt celui de sa partie principale, la seule traduite jusque 2005, se compose de Bardo (état intermédiaire), de Thö (entendre) et de dol (libérer). Il signifie la libération par l’audition pendant les stades intermédiaires (entre la mort et la renaissance). Entendre le texte récité ou le connaitre par coeur peut permettre au mort de se libérer de la samsara et de tous les attachements que l'on a à la vie qui nous retiennent lors du passage. Le nom de Thödol s’applique à différents textes dont la récitation aux morts a le pouvoir de libérer des renaissances.

Il existe des livres des morts dans beaucoup d'autres civilisations.

Toujours boudhiste, il existe celui associé au Bonpo : La lampe qui illumine la libération par l’écoute pendant les Bardos (sNyan brgyud bar do thos grol gsal sgron chen mo), qui ressemble au livre des morts tibétain et pourrait l'avoir précédé de deux siècles.

Puis le livre des morts des anciens Égyptien qui s'appelle Sortir au jour. Ils ont des similarités. Je notes surtout celle d'aller vers la lumière. Le « jour » en question n'est pas celui des vivants, mais tout principe lumineux s'opposant aux ténèbres, à l'oubli, à l'anéantissement et à la mort. Dans cette perspective, le voyage dans la barque du dieu soleil Rê vers le royaume d'Osiris (version nocturne du soleil diurne en cours de régénération) pouvait être considéré comme une fin en soi. Le texte est écrit sur des rouleaux de papyrus, des formules funéraires qui les recouvrent, et placés à proximité du corps, de la momie ou contre celle-ci, dans les bandelettes. Ces différents « livres » ne sont pas tous identiques, car le bénéficiaire choisissait les formules qui lui convenaient, probablement en fonction de ce qu'il pouvait s'offrir étant donné que ces manuscrits représentaient un investissement non négligeable. Certains peuvent donc être courts, alors que d'autres reproduisent l'ensemble, ou presque, du corpus.



Je me rends compte que dans notre civilisation je ne connais pas bien les pratiques d'accompagnement à la mort.

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