l'espace mental
Voilà, il est 18h30, Mme B. notre voisine de palier est perdue dans le couloir, de nouveau elle ne sait plus où se trouve sa chambre, elle n'est pourtant pas bien loin sa chambre, à quelques métres seulement derrière son dos, mais pour elle, elle n'est déjà plus visible...elle ne comprend pas.
Elle n'est pas là depuis longtemps, un petite semaine, et elle est complètement perdue dans l'espace...j'essaie de me mettre à sa place, et j'imagine l'ampleur du corridor qui ne semble jamais finir, sans parler de l'espace dans sa tête, comme un horrible cauchemar dont on ne réussirait plus à se réveiller. Elle voit des choses, des espaces que nous ne voyons pas, elles voit des hommes qui débouchent du champagne, des enfants qui lui volent quelque chose et qui se sauvent par la fenêtre...Elle parle avec les portes, les armoires, et dialogue avec des personnes invisibles, et pourtant quand on est en face d'elle,et qu'on la "réveille", elle reprend ses esprits, dans son incohérence, il y a des choses justes, des choses qu'elle veut communiquer, comme en disant que son mari ne sera jamais d'accord pour venir ici, qu'il y a trop de monde, qu'il va falloir trouver autre chose...je crois bien que par l'intermédiaire de son mari, certainement décédé, elle veut simplement dire qu'elle même, ce n'est pas ce à quoi elle s'attendait en venant ici.
Elle est gentille Mme B.,à part ses problèmes de mémoire, et de repère, elle se porte comme un charme. Elle a 95 ans, on dirait qu'elle en a 10 de moins.
C'est une dame très entourée, ses enfants viennent la voir souvent, mais quelques fois, elle ne s'en souvient plus.
Elle a des moments de panique intenses, des angoisses, elle a envie qu'on vienne la chercher, elle a envie de repartir chez elle, que ses enfants viennent la chercher, elle doit absolument leur téléphoner, trouver le numéro de téléphone,trouver la rue, elle a les larmes aux yeux, elle ne comprend pas, surtout les soirs, quand tout s'endort.
La nuit est longue, pour beaucoup, à la Mdr...On s'active, on ne dort pas, on reste éveillé quand on ne tombe pas de sommeil, éveillé, ça veut dire être vivant, être actif encore.
Répulsion, Roman Polanski, 1965
Elle n'est pas là depuis longtemps, un petite semaine, et elle est complètement perdue dans l'espace...j'essaie de me mettre à sa place, et j'imagine l'ampleur du corridor qui ne semble jamais finir, sans parler de l'espace dans sa tête, comme un horrible cauchemar dont on ne réussirait plus à se réveiller. Elle voit des choses, des espaces que nous ne voyons pas, elles voit des hommes qui débouchent du champagne, des enfants qui lui volent quelque chose et qui se sauvent par la fenêtre...Elle parle avec les portes, les armoires, et dialogue avec des personnes invisibles, et pourtant quand on est en face d'elle,et qu'on la "réveille", elle reprend ses esprits, dans son incohérence, il y a des choses justes, des choses qu'elle veut communiquer, comme en disant que son mari ne sera jamais d'accord pour venir ici, qu'il y a trop de monde, qu'il va falloir trouver autre chose...je crois bien que par l'intermédiaire de son mari, certainement décédé, elle veut simplement dire qu'elle même, ce n'est pas ce à quoi elle s'attendait en venant ici.
Elle est gentille Mme B.,à part ses problèmes de mémoire, et de repère, elle se porte comme un charme. Elle a 95 ans, on dirait qu'elle en a 10 de moins.
C'est une dame très entourée, ses enfants viennent la voir souvent, mais quelques fois, elle ne s'en souvient plus.
Elle a des moments de panique intenses, des angoisses, elle a envie qu'on vienne la chercher, elle a envie de repartir chez elle, que ses enfants viennent la chercher, elle doit absolument leur téléphoner, trouver le numéro de téléphone,trouver la rue, elle a les larmes aux yeux, elle ne comprend pas, surtout les soirs, quand tout s'endort.
La nuit est longue, pour beaucoup, à la Mdr...On s'active, on ne dort pas, on reste éveillé quand on ne tombe pas de sommeil, éveillé, ça veut dire être vivant, être actif encore.
Répulsion, Roman Polanski, 1965
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